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Médias: un problème d'ampérage


16 avril 2021


Le discours public est encadré, et même corseté, par un dense faisceau de règles. Juridiques, morales et sociales, sans oublier celles de la grammaire, de la logique ou de la rhétorique. Ce faisceau de règles est la condition du discours, avant même d’être celle de sa qualité. Il assure sa bonne tenue, tant sur le fond que sur la forme.


Il n’y a ni expression, ni liberté d’expression, sans le respect scrupuleux de chacune de ces règles, dont l’étroit tissage garantit à l’esprit des circuits bien isolés et aptes, lorsque grimpent tension ([V]) et résistance ([Ω]), à supporter l’intensité ([A]) du discours. L’esprit peut alors plonger à sa guise dans les espaces insondables de la pensée.


Les médias institutionnels ont, depuis longtemps, abandonné toute exigence. Il n’est pas étonnant qu’ils en soient aujourd’hui réduits à céder aux aboiements de personnes qui, sur les réseaux sociaux, seraient qualifiées de trolls. À l’approche de la meute, c’est le court-circuit, on disjoncte, on balbutie de lâches excuses, sabordant le navire pour éviter la bataille, effaçant le discours pour esquiver le débat.


Il faut en prendre acte. Les médias institutionnels sont, désormais, inaptes à transmettre tout discours porteur de la moindre pensée. C’est un problème d’ampérage, tout simplement.

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